« Comment écrire un livre » se résume d’abord à « comment trouver un éditeur ». Mon premier ouvrage « Adieu salariat, bonjour la liberté ! » est publié aux éditions Eyrolles. Parce que vous êtes nombreux à me demander comment faire, je partage mon expérience, celle d’un livre édité à compte d’éditeur dans une collection entreprise.
Trouver un éditeur, pourquoi écrire un livre ?
C’est LA question la plus importante ! Gagner beaucoup d’argent, pas vraiment. C’est rarement le cas lors d’une première édition.
Oui, la question de la motivation, du « why » est incontournable. Pourquoi partager vos expériences professionnelles, personnelles, votre vision de votre métier, le fruit de vos recherches ? Pour cocher une case, transmettre, laisser une trace, soigner une blessure…
Prenez le temps de réfléchir, de vous écouter. Cette réponse est la colonne vertébrale de votre projet d’écriture.
Un sujet, une audience, deux mots clés pour trouver un éditeur
Parler de quoi ? Certainement pas d’un sujet qui sort de nulle part, ou d’une étude de marché sans fard.
On écrit sur ce qu’on connait, ce que l’on vit, cela s’appelle être légitime. Le livre, une reconnaissance supplémentaire d’un parcours déjà bien identifié. Cette expertise, elle intéresse qui ? Il ressemble à quoi votre lecteur idéal ? On commence à le décrire. Alors, que font-ils ? Quel âge ont-ils ? Quelles questions se posent-ils ?, voilà un début de fil à tirer.
Mes lecteurs ressemblent à celles et ceux qui lisent déjà ce que je publie actuellement sur mon blog. Mon livre, c’est 13 ans de ma vie de consultante, de coach que j’ai souhaité partager en particulier avec les entrepreneurs qui se lancent.
Avoir un parti pris, un angle, la clé pour trouver un éditeur
Il faut du contenu, mais, pas seulement. Le traitement, votre façon d’en parler, vos convictions comptent double.
Pourquoi ? C’est votre signature, ce que vous différentie d’un autre auteur, d’une autre façon d’aborder le sujet.
J’ai choisi, dans mon livre, une formule où j’explique les choses et propose des modes d’emploi, des recettes éprouvées. L’action, ma marque de fabrique, lorsque j’écris, lorsque je parle.
Une dernière question pour trouver un éditeur : en quoi êtes-vous différent des autres ?
Un éditeur ne publie pas pour publier. Qu’allez-vous apporter de différent ? Ces éléments, complétés par le plan de l’ouvrage, se trouvent dans le synopsis, ou note d’intention, que vous allez écrire. C’est une forme de scénario à destination des éditeurs. Il sera annexé à votre contrat d’édition.
Il y a deux autres conseils que je donne aux apprentis auteurs.
1. Je leur recommande toujours de commencer par écrire des articles.
Commencer par de petits morceaux permet d’affiner son angle, de trouver sa signature. Au fil des publications, on trouve le ton, le rythme, le vocabulaire. Un livre, c’est différent, on a le temps d’installer une conversation ; on est ensemble pour un temps plus long. L’enjeu est différent. Il faut que tout se tienne, du premier au dernier mot, que les chapitres s’enchaînent et se renvoient la balle
2. Je les invite ensuite à développer les liens avec celles et ceux qui les lisent.
Il faut créer sa communauté car une fois le livre écrit, il faudra le vendre, en faire la promotion. Oui, c’est aussi votre rôle.
Maintenant, il reste une dernière question : trouver quel éditeur ?
Il est temps d’établir la liste des éditeurs qui vous intéressent. Il y a ceux qui éditent des bouquins qu’on aime lire, d’autres connus, reconnus pour publier dans son domaine d’activité.
Auto édition ? C’est rapide, on ne dépend de personne. Cela rapporte plus sur le papier, en théorie.
La réflexion s’impose, car la charge de travail est importante : on doit tout faire et on n’a pas la force de frappe du réseau de distribution d’un éditeur.
Alors, un éditeur, pourquoi faire ?
A vous l’écriture.
A lui l’édition (travail éditorial sur le texte, choix des spécificités de l’ouvrage en fonction du marché et du projet…) puis la fabrication (maquette, mise en pages, impression…).
Après il y a la promotion (presse spécialisée, réseaux professionnels, signatures…), la diffusion commerciale (libraires et sites de vente en ligne), la logistique de distribution et le stockage des ouvrages.
Tout cela a un coût, on est rémunéré en droits d’auteur.
Revenons au synopsis. Il faut maintenant frapper aux portes.
On y va par le réseau, en demandant si certains peuvent nous mettre en relation avec ceux qui comptent.
Travailler avec un.e coach littéraire est une autre option, c’est celle que j’ai choisie. Elle a certes un coût, mais c’est un investissement qui fait gagner un temps précieux quand on ne connaît pas ou pas bien le milieu du livre.
Enfin, certains sont contactés par les éditeurs, car ils sont visibles sur les réseaux sociaux, publient sur des thématiques qui intéressent le public cible de l’éditeur ou qui complètent son catalogue. Ce sont des chanceux et ils sont rares.
Ce parcours est parfois long, des aller-retours, des modifications à apporter au synopsis, des exemples de chapitres à rédiger. Prenez votre mal en patience : c’est aussi une bonne façon de tester votre motivation !
Maintenant que le contrat est signé, comment passer de l’idée, d’un plan, à un manuscrit ? Je vous en parle bientôt dans le second épisode de la série « Comment écrire un livre ? ».